POUR LE 23ÈME ANNIVERSAIRE DU PRINTEMPS AMAZIGH DE 1980.
POUR L'OFFICALISATION DE LA LANGUE AMAZIGHE EN ALGÉRIE
2ème ÉDITION
DE LA SEMAINE CULTURELLE AMAZIGHE DE MONTRÉAL
· 16 Avril, 19H: Hommage à l'architecte de la
Révolution algérienne à la cinémathèque québécoise (5$)
· 20 Avril, 16H: 23ème anniversaire du printemps amazigh (berbère). Spectacle avec Kaci Loualia Boussâd. (25$)
· 23 Juin, 19H :Hommage au chantre de la chanson
Kabyle Matoub Lounès à la Salle le Gesù avec Hamid Ath Lounis. 1200 De Bleury. Métro Place des Arts.
· Billets en vente maintenant (15$)
· Tel (514) 861-4036
Abane Ramdane
Kamel Lounaci
Le Matin 01-02-2003
( quotidien algérien dexpression française)
La Révolution de Novembre a été l'un
des évènements majeurs de l'histoire de l'Algérie, tant par son retentissement que par l'échec final dont elle était porteuse.
Quand elle éclata, en 1954, elle apparaissait à beaucoup d'observateurs politiques comme un aboutissement prévisible. Cependant
les hommes qui lui ont donné corps n'ont pas prévu de la structurer en une organisation fiable, capable de résister au poids
de la répression exercée par le régime colonial.
Quelque temps seulement après son déclenchement
certains de ses pans furent brutalement coupés ; la liaison entre les chefs de zone était quasiment absente, la délégation
extérieure, supposée acheminer les armes et porter la cause algérienne avec grand fracas sur la scène internationale, mût
dans un silence ravageur, pendant que les combattants de l'intérieur tourniquaient, à travers les maquis, sans lendemain.
Voilà le tohu-bohu auquel fut convié Abane Ramdane à sa sortie de prison en janvier 1955. A l'aune de ce constat que d'aucuns
savaient aporétique, Abane était loin de se monter le bourrichon, il savait la jacquerie à ses premiers balbutiements et un
ténor pour la dépatouiller s'était avéré plus que nécessaire. Désormais, il ne peut se débiner devant cet état de fait, le
rôle lui est dévolu. Il s'est attelé dare-dare à jeter les premiers ancrages, non seulement pour la Révolution, mais aussi
pour l'après-Révolution. En quelque temps, il s'est imposé, par son esprit d'organisation et sa perception de la chose politique,
en un rassembleur hors pair.
Il a forcé la main à Ferhat Abbas, l'obligeant à dissoudre publiquement son parti, l'UDMA, et à rejoindre individuellement,
lui et ses troupes, le FLN avec armes et bagages. Il a ramené à de meilleurs sentiments les communistes, en les convainquant
de faire front commun avec le FLN. Les intellectuels n'étaient pas en reste, il les a sommés de s'impliquer davantage dans
la lutte. Sous les auspices de Abane, d'importantes organisations et associations ont vu le jour (UGTA, UGEMA). Il a aussi
doté le FLN d'un organe de propagande El Moudjahid. Ainsi, Abane a ouvert le front sans exclusive à tous les Algériens désireux
de participer à l'effort de guerre, qu'ils soient de gauche ou de droite, qu'ils soient centralistes ou messalistes. Voilà
les hauts faits d'un homme qui n'a fait parler que son charisme. Nous voyons depuis quelque temps les brancardiers de l'ex-pupazzo
du raïs, du moins ce qui en reste, prendre d'assaut les rédactions des quotidiens, notamment celle du journal Le Matin, pour
apporter écrits et témoignages, souvent meublés de bric et de broc, tentant ainsi d'éclairer l'opinion algérienne sur l'affaire
opposant le globe-trotter Ben Bella à Abane Ramdane.
Dans cet avatar, vide de sens, mais
exhaustif dans les analyses et les réactions qu'il suscite, nombreux sont ceux qui paradent, plume à la main, pour nommer
et expliquer ensuite les dérives dont Abane s'est rendu coupable à l'encontre du projet initial du 1er Novembre, à savoir
occultation de l'islam comme élément référentiel dans la lutte du peuple algérien pourson indépendance. Ainsi nous sommes
amenés, par ricochet, à penser que la lutte pour l'indépendance n'a point atteint l'objectif que certains de ses leaders lui
ont désigné, à l'instar de Ben Bella que l'on voit tantôt voler dans les plumes de Ramdane
Abane, tantôt jeter sur lui l'anathème.
Il appert de ce constat que le but de la déclaration du 1er Novembre était autre que l'affranchissement par tous les moyens
du peuple algérien de la tutelle coloniale. Si l'on a bien compris les couacs qui ont résonné depuis la bouche de l'ex- Président
bidasse, les Algériens ont péché explicitement en acceptant de se ranger sous la bannière du congrès déclaré, tout à trac,
non souverain par le chef autoproclamé de la délégation extérieure. Il est quand même bizarre de relever que parmi les chefs
historiques que compte la Révolution, seul Ahmed Ben Bella est monté au créneau pour plaider pro domo l'appartenance de l'Algérie
au monde arabo-islamique et du coup dénoncer ce qu'il considère, depuis l'angle de sa sénescence, comme une déviation. Nous
croyons savoir que les zaouïas n'étaient jamais appelées à abriter les prodromes de la guerre d'indépendance et que l'appel
du 1er Novembre ne s'est pas fait depuis le haut des minarets. Il est franchement aberrant de rappeler à tout bout de champ
au nez du peuple algérien qu'il doit être musulman même dans sa manière de déclamer sa liberté ! La béance des bouches affichée
par le commun des Algériens devant une telle incurie est plus que significative. Comment comprendre et expliquer que quarante
ans après, le peuple subit le revers de la médaille et voit tourner ce qui fut un succès à la période des faits en une calamité
aujourd'hui. Ce que n'a pas cessé de ressasser Abane, à savoir la Révolution algérienne n'est inféodée ni au Caire, ni à Moscou,
ni à Londres, ni à Washington, Ben Bella ne semble pas l'avoir encore compris.
Le premier désigné à la tête de l'Algérie
indépendante continue encore à battre la breloque. Il persiste à servir de plastron pour les manchettes, plus en moins loufoques,
de l'actualité dite politiquement burlesque. En son for intérieur il n'a toujours pas digéré le fait qu'il soit privé du rôle
du sherpa qu'il a tant rêvé jouer dans l'ébauche de la vulgate paraphée au cur des montagnes de La Soummam. Par sa lucidité,
le visionnaire Abane Ramdane a su éviter pour l'Algérie, du moins pour un temps, la dérive absolutiste du trublion Ben Bella.
Pour finir, on se doit encore de reprendre et de confirmer La Bruyère lorsqu'il eut prétendu que « c'est une grande misère
que n'avoir pas assez d'esprit pour bien parler, ni assez de jugement pour se taire. C'est le principe de toute impertinence
». Le bon sens au prorata de la sénilité !
Kamel Lounaci (Montréal)
PHILOSOPHIE
Vivre à Montréal, on ne peut que créer et donner. Cette ville cosmopolite en donne beaucoup. Par conséquent, il serait
navrant de rester passif, en marge de ce qui se fait,en marge de lhistoire et lactivité culturelle qui fait vibrer la métropole.
De star mania à notre Dame de Paris en passant par le « Violon rouge » et les effets spéciaux du Titanic, un montréalais conséquent
ne peut être quémerveillé et fier dappartenir à cette société qui innove et qui crée perpétuellement. Pour ce faire, il doit
bouger, se manifester et apporter son empreinte à lédifice. Cest ça Tirrugza! Notre association Tirrugza va dans ce sens.
Elle compte promouvoir la Langue et la Culture amazighes dans un cadre déchange interculturel pour sintégrer dans la société
québécoise et canadienne. Tirrugza se veut également une fenêtre pour montrer dautres facettes de lAlgérie dont limage est
ternie par les tueries et le terrorisme.
PRÉSENTATION
Tirrugza est une association de culture amazighe. D'origine algérienne, elle est fondée en mars 2000 par un groupe de
journalistes et dinformaticiens. Son objectif fondamental est de répondre notamment à un besoin vital de regroupement et de
mobilisation de la communauté amazighe du Québec autour d'un combat entamé ailleurs, en Algérie. Tirrugza veut amorcer une
dynamique nouvelle, tout en se référant aux précédentes expériences, pour en tirer le meilleur et en éviter le pire. Pour
ce faire, Tirrugza a établit une sorte de pont entre la base et l'élite amazighe ( berbère) dans le souci de vulgariser le
savoir et de promouvoir les talents des uns et des autres. À travers Tirrugza, nous voulons réhabiliter notre identité amazighe
réprimée, faire revivre notre langue asphyxiée, et animer notre culture folklorisée. Bref, nous travaillons darraché pied
pour redonner à nous-mêmes une seconde naissance pour une vie plus saine, fiers de ce que nous sommes: amazighs-es. C'est-
à dire des hommes et des femmes libres.
Aujourd'hui, Tirrugza a plus de deux ans, mais nos rêves et nos amours multiples ont plus de trois mille ans. Il suffit
de feuilleter les livres d'histoire gréco-romaine, l'histoire des Pharaons et les conquêtes d'Espagne pour rester ébahi devant
le génie berbère dans tous les domaines. Tirrugza, c'est également un instrument d'échange, confluent de cultures diverses.
Un pont jeté entre notre culture d'origine et la culture québécoise et canadienne en général. Car, nous voulons vivre pleinement
notre citoyenne ici sans renier nos racines, en combattant l'ignorance et l'indifférence pour contrer le racisme et la xénophobie.
Tirrugza fête en ce troisième milléanire un rêve berbère que nous avons tété dans les seins de nos mères : La naissance
dune idée qui est déjà partie très loin, car elle est portée par les siens dun océan à lautre de la planète. Tirrugza fête
en troisième milléanire le combat des femmes à travers le monde. Un combat qui rappelle à lordre les ennemis de légalité des
sexes et de vie en harmonie entre les hommes et les femmes. Tirrugza fête lespoir et le détermination daller de l'avant, car,
rien ne se fait et ne pourra se faire si on nagit pas et quon napporte pas un plus à ce pays qui nous a accueillis et surtout
si on n'assure pas la pérennité de notre culture et le beau rêve de nos ancêtres. En un mot, Tirrugza se veut d'abord et avant
tout un espace d'expression et elle fera tout pour le rendre le plus convivial et le plus ouvert possible.
OBJECTIFS
- Promouvoir la langue et la culture amazighes
jusque jusquà leur reconnaissance pleine et entière.
-
Encourager et développer toutes les créations
culturelles, artistiques et scientifiques amazighes de Montréal et dailleurs.
-
Créer un cadre déchange interculturel pour mieux sintégrer dans la société québécoise
et canadienne.
-
Offrir des services à la communauté nord-africaine.
-
Lutter contre lignorance et l'indifférence pour contrer le racisme et la xénophobie.
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